La géographie des migrations contemporaines

Catherine Wihtol de Wenden dans Regards croisés sur l’économie 2010/2 (n° 8), pages 49 à 57

En ce début du xxie siècle, les migrations internationales ont pris un essor sans précédent. Nous serions entrés depuis les années 1980, selon certains, dans la deuxième grande phase de migrations, la première se situant entre la seconde moitié du dix-neuvième siècle et les années 1930. À la différence du passé, ce ne sont pas les Européens qui émigrent de par le monde, l’Europe étant au contraire devenue l’une des premières destinations au monde et en proie à un déclin démographique, mais la planète entière qui est en mouvement, notamment les suds. De nouvelles destinations se sont fait jour, comme les pays du Golfe et le continent africain, tandis que des pays de départ sont devenus des pays d’accueil et de transit, comme l’Europe du Sud, puis le Mexique, la Turquie et les pays du Maghreb. Ces migrations se sont mondialisées depuis trente ans, et ont triplé depuis le milieu des années 1970 : 77 millions de personnes résidaient dans un autre pays que celui où elles étaient nées en 1975, 120 millions en 1999, 150 millions au début des années 2000, plus de 200 millions aujourd’hui.

Ce processus va se poursuivre car les facteurs de la mobilité ne sont pas près de disparaître : écarts entre les niveaux de développement humain le long des grandes lignes de fracture du monde, crises politiques et environnementales, productrices de réfugiés et de déplacés, baisse du coût des transports, généralisation de la délivrance des passeports (y compris dans les pays d’où il était hier difficile de sortir), absence d’espoir dans les pays pauvres et mal gouvernés, rôle des médias.

Mondialisation et régionalisation

Presque toutes les régions du monde sont concernées par les migrations, internes et internationales : on compte aujourd’hui 214 millions de migrants internationaux, soit 3 % de la population mondiale, et 740 millions de migrants internes. Un sixième de la population mondiale est donc entré en mobilité. Ces migrations se répartissent en migrations sud-nord, les plus connues (62 millions), en migrations sud-sud, plus récentes (61 millions), en migrations nord-nord (50 millions), et en migrations nord-sud (14 millions), le reste étant constitué de migrations est-ouest et, plus rarement, ouest-est. On a coutume de dresser des typologies des flux migratoires selon leurs buts, en séparant les migrations de travail, les migrations familiales, les migrations d’études et les mouvements de réfugiés, selon leur caractère volontaire ou forcé. Mais on assiste actuellement à un glissement des catégories de migrants, qui empruntent plusieurs profils au cours de leur vie et qui appartiennent à plusieurs profils à la fois, le migrant économique se distinguant peu du demandeur d’asile et les personnes rejoignant leur famille venant aussi pour travailler.

La durée des migrations constitue un autre paramètre de classification, entre les migrations d’installation et les migrations de travailleurs hôtes (« gastarbeiter »). La qualification, entre migrants très qualifiés, qualifiés et simple main-d’œuvre, entre aussi dans les catégorisations. Académiques ou administratives, ces typologies ont souvent une incidence sur les titres de séjour, notamment pour les travailleurs les plus qualifiés, les réfugiés, les membres de familles. D’autres typologies distinguent les types de pays, de départ, d’accueil et de transit, bien que, là encore, les catégories soient devenues plus floues car beaucoup de pays au monde sont devenus l’un et l’autre à la fois. D’autres enfin, notamment à des fins statistiques, différencient les migrations régulières et irrégulières, moins faciles à compter. Beaucoup de migrants changent de statuts au cours de leur vie, du sans papier à l’élite qualifiée sédentarisée parfois, ce qui n’était pas le cas des OS (ouvriers spécialisés non qualifiés) des années de croissance ni des réfugiés du monde soviétique. Il n’existe pas de classification unique ni parfaite : chacune correspond plutôt aux finalités de l’analyse que l’on cherche à approfondir.

Si les catégories de migrants et de pays sont devenues plus floues en se mondialisant, la mondialisation des migrations s’accompagne aussi et paradoxalement d’une régionalisation des flux migratoires.

À l’échelle mondiale, les migrations s’organisent géographiquement en systèmes complexes autour d’une même région où des complémentarités se construisent entre zones de départ et d’accueil. Celles-ci reflètent des proximités géographiques, des liens historiques, linguistiques et culturels, l’existence de réseaux transnationaux construits par les migrants, ainsi que la rencontre de facteurs d’appel (« pull ») et de départ (« push »). Il existe certes diverses formes de regroupements : des « couples migratoires » où l’essentiel des migrants vient d’un même pays pour aller dans un seul autre pays (Algérie-France) ; des migrations diasporiques où un même groupe construit des liens avec plusieurs pays d’accueil (comme les Italiens, les Marocains ou les Turcs) ; un saupoudrage de migrations mondialisées dans de nombreux pays (comme les Indiens – 30 millions – et les Chinois – 50 millions). Mais la régionalisation l’emporte dans la logique des flux : dans une région donnée, il y a plus de migrants venant de cette même région que de n’importe quelle autre région du monde.

Il en va ainsi du continent américain : l’essentiel des flux migratoires vers les États-Unis (38 millions de personnes nées à l’étranger) provient d’Amérique latine et des Caraïbes. De même, dans les pays d’Amérique du Sud, les pays d’accueil (Argentine, Brésil, Chili, Venezuela) reçoivent-ils surtout des migrants originaires des pays voisins, andins et centre américain notamment (Colombie, Bolivie, Pérou, Équateur, Salvador, Honduras). Ce n’était pas le cas dans le passé, lointain et proche, où les Européens constituaient l’essentiel du contingent pour les États-Unis, le Canada, l’Argentine et le Brésil. Même scénario pour l’Europe (30 millions d’étrangers), qui fonctionne en synergie migratoire avec la rive sud de la Méditerranée et l’Afrique sub-saharienne jusqu’à l’équateur, l’Afrique du Sud absorbant l’essentiel des flux de l’Afrique australe. Hier les Européens étaient présents dans ces régions à des fins d’exploration, de colonisation, de missions et de commerce.

Le monde russe constitue un autre système migratoire. Des mouvements centrifuges et centripètes devenus intenses depuis la chute du mur de Berlin en 1989 (13 millions d’étrangers en Russie) reconfigurent l’ancienne URSS : la Russie vieillissante attire par ses ressources naturelles et ses besoins de main-d’œuvre les populations des républiques musulmanes devenues indépendantes qui ont gardé des liens culturels forts avec elle (Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan) ainsi que ses voisins chinois le long de sa frontière orientale. Le soviétisme, la langue russe et la suppression des visas entre la CEI et la fédération de Russie sont à la base d’un réseau migratoire privilégié.
En Asie du Sud-Est, zone qui détient les plus grandes réserves migratoires du monde avec l’Inde et la Chine, des pays riches et/ou vieillissants comme le Japon, la Corée du Sud, mais aussi Taïwan et Singapour attirent une migration chinoise. Les Philippines, où un habitant sur dix vit à l’étranger, constituent une abondante source de main-d’œuvre dans la région mais aussi au-delà, dans le Golfe, en Europe et aux États-Unis. Malaisie et Thaïlande sont, au gré de la conjoncture, tantôt des pays d’accueil, tantôt des pays de départ dans la région. L’Australie et la Nouvelle-Zélande, hier largement peuplées d’Européens, sont alimentées par une migration venant d’Asie du Sud Est. La migration indienne et pakistanaise irrigue également la région, tout en étant aussi mondialisée que la migration chinoise.
Les pays du Golfe, riches et peu peuplés, attirent de leur côté une migration Sud-Sud provenant de la rive sud de la Méditerranée (Égypte, Maghreb, corne de l’Afrique), du Pakistan et des Philippines.

De nouvelles situations migratoires

Cette régionalisation des flux migratoires se combine avec de nouvelles migrations transversales intercontinentales. Les plus récentes sont les migrations chinoises en Afrique : le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne, riches en matières premières (pétrole, minéraux, pêche, bois) et demandeurs d’infrastructures (téléphone, Internet, bâtiment et travaux publics), reçoivent une migration chinoise d’affaires et de main-d’œuvre temporaire qui se fournit en ressources de la mer et du sous-sol. Les migrations Nord-Sud sont à l’origine de nouvelles configurations : le « Britishland » en France en est un exemple, peuplé de Britanniques venus s’installer dans la partie ouest de la France (Normandie, Bretagne, Aquitaine). Ces migrations de retraités plus ou moins aisés se retrouvent en Espagne (Allemands, Anglais), au sud du Portugal (Anglais), en Grèce, au Maroc, en Tunisie et au Sénégal (Français). Le même phénomène existe aux Caraïbes pour les Américains et les Canadiens. La Bulgarie, depuis son entrée dans l’Union européenne en 2004, cherche également à jouer cette carte. Ces migrations sont le prolongement du tourisme international.
D’autres migrations intercontinentales, de mineurs non accompagnés ou de jeunes à la recherche d’emploi ou d’asile viennent compléter ce paysage de plus en plus fragmenté : Afghans désireux de passer en Angleterre, prostituées d’Europe de l’est et des Balkans prenant des risques importants.

Réfugiés et sans papiers

Une attention particulière doit être portée à deux grandes catégories de migrants appelées à s’étendre ou à se diversifier : les réfugiés et les sans papiers.

Les réfugiés sont définis par la Convention de Genève de 1951, qui a été écrite dans un contexte de guerre froide et tendait à protéger particulièrement les dissidents soviétiques. D’abord limitée à l’Europe en 1951, cette catégorie s’est progressivement étendue au reste du monde depuis 1967 et son volume a pris une grande ampleur au cours des années 1980-2000 du fait des grandes crises qui ont agité le monde : Proche Orient, ex-Yougoslavie, Algérie, Afrique des grands lacs, Côte d’Ivoire, régions kurdes, Iran, Irak, Afghanistan, Sri Lanka, Darfour, Myanmar… La plupart de ces conflits se sont soldés par des déplacements de personnes dans les régions voisines, sous la protection des ONG : ce sont les déplacés internes (« internally displaced persons »). D’autres ont produit des demandeurs d’asile, à la recherche du statut de réfugié. Les pays d’accueil qui hier leur accordaient assez généreusement ce statut se sont montrés dans le même temps beaucoup plus réticents, du fait de la restriction des politiques migratoires en général et du changement de profil des demandeurs d’asile par rapport à l’époque de la signature de la Convention de Genève. Ces demandeurs sont collectifs et non plus individuels, pas seulement menacés par leur État mais aussi par la société civile (dans le cas du terrorisme islamiste, par exemple), fuyant leurs pays pour des raisons plus sociales que politiques (sexe, orientation sexuelle, classe sociale, ethnie, religion). Ainsi le droit d’asile a-t-il parfois servi une double tendance humanitaire et sécuritaire, ce qui a débouché sur des taux de reconnaissance de plus en plus restreints : 20 % des demandeurs obtiennent aujourd’hui le statut de réfugié, contre 80 % à la fin des années 1970.

Les déplacés environnementaux peuvent-ils être considérés comme des réfugiés, puisqu’ils sont aussi forcés de migrer ? Le phénomène des migrations environnementales, quoique ancien (déluge de l’Ancien testament, tremblement de terre de Lisbonne décrit par Voltaire au dix-huitième siècle, « dust bowl » dans les États-Unis des années 1930) n’a commencé que récemment à devenir une question politique, et sa prise en compte par le droit d’asile est pour l’instant quasi-inexistante. Les causes des migrations environnementales sont multiples : désertification liée au climat, catastrophes naturelles (cyclones, tornades, tremblements de terre, éruptions volcaniques), déforestation, fonte des glaciers, immersion de zones inondables (îles Tuvalu et Maldives, îles Helligen en Allemagne, Bangladesh), invasions d’insectes, coulées de boue, etc. La plupart des foyers de crises environnementales se trouvent au Sud, dans les pays pauvres où les États sont rarement en mesure d’y faire face. Les experts du climat prévoient qu’à l’horizon 2050, les migrants environnementaux pourraient être entre 50 et 150 millions, voire 200 millions à la fin du xxie siècle.

Les apatrides forment une autre catégorie de déplacés : ils ont perdu leur nationalité ou n’en ont jamais eue par suite de succession d’États, de recompositions des frontières ou de reconstruction d’États excluant certaines minorités. On estime leur nombre à 13 millions de par le monde, notamment au Bangladesh et au Myanmar. Leur statut est défini par la Convention de Genève de 1953, mais les États cherchent, par le biais de l’accès à la nationalité, à en réduire le nombre.

Les sans papiers forment une catégorie mondiale, quoique dispersée. Ce sont ceux qui sont entrés illégalement dans un pays sans être munis des documents nécessaires (passeports et visas), ou bien qui, entrés légalement, ont prolongé leur séjour au-delà des délais fixés ou ont accédé au marché du travail sans y être autorisés (étudiants ou membres de familles notamment), ou bien encore ont été déboutés du droit d’asile. Leur nombre, bien que par définition incertain, est évalué à 11 ou 12 millions aux États-Unis, 5 millions en Europe. La Russie, les pays du sud (Maghreb, Turquie, Mexique) en comptent aussi car ils sont passés rapidement de pays de départ à pays d’accueil sans avoir de politique d’immigration. Tel était le cas, voici trente ans, de l’Europe du sud, qui a procédé à des régularisations massives par « paquets » de 700 000 à un million de sans papiers (Italie, Espagne, Portugal, Grèce) durant les années 1985-2000. Parfois, ils forment le contingent des « ni… ni », ni régularisables au regard des critères requis (travail stable, liens familiaux), ni expulsables car venant de pays en guerre. Ils travaillent au noir dans des secteurs souvent délaissés par les autochtones : restauration, bâtiment, travaux publics, confection, nettoyage, services domestiques, gardes de personnes âgées…
Privés de nombreux droits, ils en ont néanmoins certains, comme l’accès à l’éducation des enfants et les soins médicaux d’urgence. Leur mobilisation dans les pays d’accueil a souvent conduit à une prise de conscience des décalages des politiques migratoires, entre affirmation de principes de fermeté et nécessaire souplesse, car ils sont la soupape d’ajustement face aux réalités du marché du travail. Ils contribuent aussi à faire émerger en tant que droit de l’homme le droit à la mobilité, et alimentent une réflexion d’ensemble sur la gouvernance mondiale des migrations : une gestion multilatérale est nécessaire, associant pays de départ, d’accueil, associations de migrants, OIG, ONG, syndicats, Églises et patronat, afin que la migration soit bénéfique pour les pays d’accueil, de départ et pour les migrants eux-mêmes, et devienne un bien public mondial. Si le monde s’arrêtait de bouger en effet, les écarts entre riches et pauvres et jeunes et seniors seraient encore plus forts. La gestion multilatérale est soutenue par les Nations Unies, sous la forme de forums mondiaux annuels sur la migration et le développement depuis 2006.

Migrations des élites

La migration des élites attire depuis le début du xxie siècle une attention particulière de la part des États d’accueil et des États d’origine. Ces derniers commencent à s’intéresser à leurs émigrés, notamment les plus qualifiés. Les pays d’accueil, conscients de la réalité de la concurrence pour le recrutement des élites du monde entier dans les secteurs de pointe, ouvrent leurs frontières à ces migrations de haut niveau : permis à points au Canada, en Australie, en Allemagne depuis 2005, en France avec l’immigration « choisie » depuis 2006, accords bilatéraux avec les pays voisins ou du Sud. Les pays qui attirent le plus les élites et les étudiants sont les États-Unis, le Canada et les pays d’Europe de l’Ouest. Ceux qui voient partir leurs cerveaux sont l’Europe de l’Est et la Russie depuis la chute du communisme, mais surtout les pays du Sud (Afrique sub-saharienne, Maghreb, Proche et Moyen-Orient, Inde et Chine).

S’agit-il d’un brain drain, d’un exode des cerveaux, ou d’un brain gain, d’une diaspora des connaissances bénéfiques au développement par l’exil ? Tout dépend des situations : le départ de travailleurs de haut niveau de pays qui ont de l’ordre d’un milliard d’habitants comme l’Inde ou la Chine n’a pas les mêmes incidences que celle d’un médecin du Malawi. Aujourd’hui, contrairement à une idée longtemps répandue, les migrations sont bénéfiques pour le développement, tant par les transferts que par les retombées potentielles sur le marché du travail dans certains pays (informaticiens indiens donneurs d’ouvrage en Inde, investissements de Chinois en Chine, par exemple) : plus il y a de migrations, plus il y a de développement. À l’inverse, le développement est souvent facteur de migration, comme cela a été le cas lors des exodes ruraux du xixe siècle en Europe. On peut aujourd’hui observer ce phénomène dans nombre de pays du Sud, notamment en Afrique (passée en un siècle de 70 % de ruraux à 70 % d’urbains). La monétarisation de l’économie, les progrès de l’information et de la scolarisation, l’abandon du fatalisme, l’espoir de réaliser son projet de vie et l’individualisation des parcours migratoires conduisent de la migration interne à la migration internationale. Un écart se creuse ainsi parfois entre les populations qui vont mieux et pour lesquelles la migration est une source de mieux-être, et certains pays qui n’offrent aucune issue à court terme. La restauration de la confiance entre les migrants et les pays du Sud apparaît alors comme une condition nécessaire au retour et à des investissements productifs dépassant le cadre familial.

Transmigrants

Enfin, les transmigrants concluent ce panorama des nouvelles situations migratoires. Apparus au cours des années 1990-2000 lors de la chute du mur de Berlin, ils constituent l’essentiel des migrations est-ouest en Europe et ont la mobilité comme mode de vie. Colporteurs « à la valise » d’est en ouest d’abord, travailleurs saisonniers ou domestiques comme dans l’Europe de l’Est vers l’Europe du Sud ensuite, faux touristes à la recherche de travail, commerçants occasionnels sur les marchés, ils ont commencé à constituer une catégorie nouvelle au tournant du siècle avant que leur accès progressif au marché légal du travail européen ne les rende moins visibles. Leur vie s’effectue « ici » et « là-bas », dans un entre-deux alimenté par la force des liens migratoires transnationaux.

Ces migrations de circulation existent aussi dans d’autres régions à proximité d’autres lignes de fracture du monde, mais les conditions juridiques y sont moins favorables car les migrants sont soumis à des visas. Ceux qui ont un statut privilégié (double nationalité, visas à entrées multiples, commerçants et hommes d’affaires, intellectuels) constituent des réseaux migratoires d’allers et retours entre les deux rives de la Méditerranée, riches d’activités entrepreneuriales et commerçantes. Plus les frontières sont ouvertes, plus les migrants circulent et moins ils s’installent définitivement, car leur espace de vie s’élargit. À l’inverse, plus les frontières sont fermées, plus les sans papiers tendent à se sédentariser, faute de pouvoir repartir chez eux et de ne plus pouvoir revenir. La circulation migratoire est l’une des tendances de fond des nouvelles mobilités d’aujourd’hui.

Mis en ligne sur Cairn.info le 21/11/2010

https://doi.org/10.3917/rce.008.0049